Olive in Burkina

Me voilà partie sur la route du Bénin, direction Cotonou. Je quitte mon pays d’adoption pour une petite semaine. A moi la verdure, la pluie et l’océan ! Traversée en solitaire, enfin en nassara (blanche) alone parmi d’autres nomades locaux, pour plus de 900km. Départ donc à 5h du mat lundi 11 juin, enfin prévu à 5h…. Nous ne sommes que 11 passagers, nombre insuffisant pour le PETIT bus qui nous sert de transport…. Attente donc pendant 1h30 d’un autre bus, ni plus petit, ni plus grand mais qui accepte de descendre ! Mes paupières commencent à me titiller, le voyage va être long…. Je négocie la place à côté du chauffeur, pour profiter de la vue panoramique et éviter l’ensardinement à l’arrière. Cette précaution ne sauvera malheureusement pas mon fessier et mon coccyx, et faites la nuance s’il vous plaît, de la dureté du sol africain et du manque d’amortisseur… Petite coïncidence, notre  chauffeur se fait appeler «  le Blanc ». Notre duo va donc détendre l’atmosphère pendant toute la durée du voyage. C’est donc parti pour 16h de voyage au rythme des postes de contrôle, des achats furtifs de mets exotiques et de trous béants sur le goudron ! Traversée riche en couleur, ponctuée par le Walasson, musique traditionnelle (on évite le coupé décalé, que mes oreilles vomissent) et l’incessant klaxon de M. le Blanc qui adore taper dessus ! Pour un rien il déclenche cet avertisseur sonore, ce qui m’empêche de sombrer dans un sommeil bien mérité ! Même les badauds sur la route haussent les épaules, stupéfaits de cette nuisance inutile, moi ça me fait rire… la frontière sera traversée à pied, allez comprendre ! Déjeuner express à Natitingou, le temps d’avaler 3 cuillères de riz et le Blanc appuie de nouveau sur son joujou. Quelques coulis-coulis plus loin (petite galette d’arachide pimentée sucrée-salée dont je suis devenu fan j’avoue), on s’arrête sur le bord de route, ramasser 6 gros sacs de charbon, on sait jamais ça peut toujours servir… Et c’est reparti, la route est encore longue ! Ce n’est qu’un peu avant 23h que je pourrai découvrir la grande capitale béninoise, Cotonou by night, la class !  Pas mécontente de pouvoir retrouver une position verticale, je m’empresse de prévenir l’AFVP de mon arrivée…. Bien sûr ma gare d’arrivée se trouve dans un trou paumé, ça aurait été trop simple, attente d’une petite heure avant que l’on me retrouve… Je vous assure que malgré tout cela je garde le moral et le sourire ! J’arrive enfin à la case de passage, véritable palace (de toute façon j’aurais pu dormir n’importe où !), comparé à celle du Burkina. Petite douche et dodo… Le lendemain, quartier libre. Je retrouve les VP et Vpettes du Niger, Togo, Ghana et Bénin bien entendu. Après découvertes et échanges, ballade sur la plaïa ! Quelle joie de revoir l’océan et de se remplir les poumons, moment délicieux… Petit tour en zem (taxi moto) pour découvrir la ville. Cotonou est énorme et super développée, j’avoue que mon œil avisé repère déjà les nombreuses boulangeries qui pullulent dans tous les quartiers ! Quelle joie aussi de se retrouver dans un environnement « climatisé »… presque 10 degrés de différence avec Ouaga ! Déjeuner poisson et atchéké ! Enfin autre chose que du poulet bicyclette et du bœuf, merci pour la pauv’ végétarienne ! On joue encore les touristes et retour à la case, on part pour Allada, à 60 km de la capitale pour notre réunion annuelle AFVP, on est quand même venu pour bosser un peu !  Imaginez vous près de 30 volontaires, nourris, abreuvés et logés, réunis dans un hôtel en plein Bénin pendant 2 jours ! Cela n’a pas été de tout repos. La journée, réunion, concertation, réflexions, le soir, bière et discussions. Ce fut complet ! Retour à Cotonou jeudi soir pour the reception avec petits fours et compagnie avec tous les partenaires (gouvernement, ONG, ambassade de France et j’en passe) de l’AFVP. On mange  et on boit bien et après déchaînement sur le dance floor ! Non ça a du bon de partir en représentation à l’étranger ! Vendredi matin, boulot, rencontre avec Rivo, chargé des volontaires des Nations Unies au PNUD Bénin, un homme adorable qui me refait visiter la ville, encore un tour gratuit ! Déjeuner dans un petit resto typique (brochette de poisson, et oui encore mais avec couscous) et zou on part à la découverte de la route des pêcheurs, direction Ouidah ! Trajet le long de la plage avec océan et palmier comme paysage, magique…Visite express de la porte de l’oubli, monument érigé par l’UNESCO à la mémoire des esclaves envoyés aux Amériques, ensuite arrivée à Ouidah, petit village adorable où l’on est invité à visiter la forêt sacrée, ouh ouh… Le guide que nous n’avons pas manqué de réveiller… nous fait un tour rapide des quelques arbres et sculptures présentes dans 10m2 de verdure, je dois dire que je n’ai pas retenu grand-chose… Retour à la case. Dîner entre VP, sandwich fromage… et oui ça arrive ! Samedi matin, tourisme à travers la ville, marché, petits achats. Déjeuner encore entre VP dans un petit maquis façon façon, délicieux… Après-midi détente à la case. Départ pour Ouaga prévu à 20h00, je retourne donc dans ma gare paumée. Attente interminable pendant 2h00 sous prétexte que nous ne sommes pas assez nombreux pour remplir le mini bus. En effet nous sommes 7 pour 17 places, pas de rentabilité donc ! Pas de problème on part en voiture, 505 break, pas toute jeune. Re-attente d’1h car nous ne sommes pas 8, et oui il faut aussi la remplir ! Le 8^ème arrive enfin, merci ! Mais oh surprise, ils décident de s’installer tous devant un film. Jusque là je suis restée calme mais là s’en est trop, je m’adresse directement au chauffeur et le supplie de partir sur le champs, prétextant un important rendez-vous  à Ouaga ! Miracle tout le monde s’affaire, on est parti. Je négocie une nouvelle fois la place à côté du chauffeur cette fois-ci dans un souci de le tenir éveillé mais à ma grande déception on se retrouve à 2 à l’avant. Une fesse sur le levier de vitesse, l’autre sur mon voisin, nous pouvons partir, il est minuit et je ne suis qu’au début de mes surprises… 2h plus tard, crevaison ! Changement de roue efficace de notre chauffeur, je m’inquiète quand même de la durée de trajet avec la roue de secours mais apparemment ça ne perturbe personne…1h après, il est donc 3h00, le chauffeur s’arrête, il est fatigué, il doit se reposer… Ok si ça peut nous éviter la sortie de route… je lui accorde 1h pas plus. Attente dans la brousse…On est reparti  mais histoire d’arriver vivant je m’efforce de le tenir éveillé en lui faisant raconter sa vie, passionnant ! Si cela vous intéresse, je peux vous écrire les mémoires d’un chauffeur béninois… Vers 6h, au petit matin, mes forces m’abandonnent, je me dis qu’avec le soleil il ne tombera pas. S’en suit le passage de la frontière, des douanes et enfin je retrouve Ouaga vers 18h00 ! Vous imaginez la suite, une petite bière après toutes ces émotions et au lit !

Et maintenant les tofs....

Aah ! Moment tant attendu pour nos tourtereaux, le jour J comme on dit ! Personnellement, crevée par les préparatifs culinaires de la veille (et oui je me mets à la cuisine !...) et ma semaine de boulot, je m’octroie une petite grasse matinée avant d’attaquer the journée ! On se fait belle ensuite avec Tessa, autre Vpette en sursis…, je suis témoin du marié tout de même ! Découverte aussi de ma petite robe déposée naïvement chez le couturier d’en face. Sans grande surprise je me retrouve avec un sac à patate ! Tenue improvisée donc…Apprêtées, en jupe, on enfourche mon bolide (une P50 en pleine forme). Trajet plutôt comique jusqu’à la mairie entre le vent qui fait couler le maquillage et nos jupettes qui s’accrochent dans les rayons ! On arrive enfin, entières, prêtes à mitrailler le couple tremblant à l’entrée de la concrétisation de leur union ! Ce n’est qu’assise à gauche du marié que je me rends compte de mon rôle et de l’importance de celui-ci. Sentiment étrange… Je ressens presque autant d’appréhension que les jeunes mariés ! Avec beaucoup d’humour, le maire nous fait avaler la pilule et zou c’est parti pour l’inévitable séance photo dans le petit jardin d’à côté mais s’il vous plaît avec des palmiers ! S’en suit le fameux cortège avec pluie de klaxon ou bip bip vocal quand, comme moi on n’est pas équipée, à travers Ouaga pour atteindre Hamdallaye (résidence d’artistes de Cam) et fêter jusqu’au bout de la nuit avec des groupes locaux en live, cet heureux évènement !

Pour info, les mariés Sandra (princesse ghanéenne) et Hugo (franchouillard normand) ont été comblés de bonheur et ont fini dans un état plus que douteux…

Mais voici le tout en images...

Tofs de mon annouv, 11 mai 2007, anniversaire également de la mort du regretté Bob Marley.... mais bon ça nous a pas empêché de faire la fête!